lLES DERNIERES NOUVELLES DE LA PECHE SUR LA SUIR |
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Les dernières nouvelles de la pêche en irlande 2019. Consulter ici les NEWS précédentes: Novembre 2016, Mai-Juin 2017, Novembre 2017, Octobre2018, NEWS DE LA SUIR NOVEMBRE 2019
Bilan de la saison Truite saumon 2019 De mai à septembre, l’Irlande aété victime cette année d’une météo très souvent peu généreuse pour les pêcheurs présents sur ses rivières. Un printemps maussade, un été anormalement frais et pluvieux et un début d’automne indifférent ont rendu les conditions de pêche souvent difficiles pendant la grande majorité de la saison. Paradoxalement, les précipitations fréquentes n’ont que rarement engendré les petites crues cycliques qui chaque fois favorisent la remontée des saumons dans les rivières irlandaises. La Suir n’a pas été épargnée par le manque d’eau et de ce fait les résultats saumon ont été nettement moins bons qu’à l’accoutumée. A l’heure où j’écris ces News, la Suir est en crue et les saumons qui se sont fait tant attendre pendant la saison de pêche sont en train de remonter allègrement vers leurs frayères en bon nombre. Le nouvelle passe à saumons de Clonmel est très efficace et c’est un vrai plaisir que de voir les grosses femelles négocier aisément cet obstacle. J’ai pu vérifier personnellement que les mâles sont déjà nombreux à les attendre sur les frayères de l’Anner de la Nire et de la Tar. Bonnes nouvelles donc pour les saisons de pêche à venir. En dehors de trois périodes fastes en mai, au début-juin et en septembre les « saumoniers » ont été souvent frustrés par les poissons très difficiles à leurrer dans les eaux basses. Mais tout n’a pas été négatif en 2019 En effet, le manque d’eau et le manque d’ensoleillement ont été très souvent bénéfiques pour les pêcheurs de truite. Ces conditions ont favorisé les éclosions massives d’insectes de toutes sortes et la pêche diurne s’est avérée souvent exceptionnelle. La taille moyenne des poissons est depuis plusieurs années en augmentation constante sur la Suir et la capture de poissons de plus 50cm est en passe de devenir monnaie courante (record clients 2019, 63cm en sèche).
En conclusion, la saison 2019 ne restera certainement pas dans les annales de la pêche de la SUIR, mais les auspices truite et saumon pour la saison 2020 semblent bonnes et 42 ans de vie dans ce pays me font croire qu’il est peu probable que l’Irlande subisse une troisième année consécutive de disette halieutique. Mes clients visiblement l’espèrent car les réservations vont bon train, aussi si « l’Aventure Irlande » vous tente, je vous conseille de me contacter rapidement. Très cordialement Jean Loup Trautner
Récemment, un de mes clients qui, fort modestement affirme être le 2èmemeilleur pêcheur de saumon de l’Allier…a laissé entendre que « je pêchais comme il y a quarante ans ! »…parce que je n’utilisais que très rarement les soies-saumon modernes et que je ne pêchais en Spey-Cast que lorsque la logistique de pêche et la physionomie des pools l’imposaient vraiment !!! Ma réponse à cette assertion vraie mais néanmoins gratuite est bien évidemment « pourquoi changer une équipe qui gagne !», une évidence, sachant que j’ai la chance d’habiter depuis près de 43 ans sur les bords de la Suir, une superbe rivière à saumon et que je suis bien évidemment présent, canne en main, lorsque les conditions pour la pêche de ce poisson fantasque sont idéales (débuts et fins de crues).Et donc, d’évidence, il m’apparait parfaitement logique de n’utiliser que mes vieilles soies flottantes, intermédiaires ou à pointes plongeantes qui, incidemment « font encore très souvent l’affaire » lorsque le « robinet saumon est ouvert !»… Malheureusement, je reconnais que tout le monde n’a pas cette chance et lorsque l’on a réservé une semaine de pêche à l’avance, il est impossible de prévoir les conditions de pêche auxquelles on va avoir à faire face. Quelles que soient les saisons, la météo irlandaise est pratiquement toujours totalement imprévisible et de ce fait, pour espérer réussir, il est essentiel d’être prêt à toutes éventualités. C’est pourquoi, j’ai demandé à un ami, nettement plus compétent que moi dans ce domaine de vous informer sur les principes d’utilisations des soies modernes lorsque les conditions de pêche présentent un réel challenge pour le pêcheur de saumon à la mouche. Jean-Jacques CHAUMET est sans aucun doute le meilleur pêcheur de saumon que j’ai eu le plaisir d’accueillir sur les parcours de pêche privés que je gère sur la rivière SUIR depuis 33 ans. Ce pêcheur hors-pair dont la réputation et le palmarès halieutiques sont difficiles à battre revient religieusement depuis plus de 20 ans pêcher cette belle rivière du Sud de l’Irlande. Ses expériences acquises au fil de ses nombreux séjours de pêche sur la SUIR, il les partage ici dans cet article et vous donne une foule de conseils judicieux essentiels qui augmenteront sans aucun doute vos chances de réussite sur cette rivière lorsque les conditions de pêche seront loin d’être idéales et décourageront souvent des pêcheurs moins tenaces que cet Auvergnat qui « ne lâche jamais rien au bord de l’eau… »
Rivière SUIR : SAUMON à la Mouche.
COMMENT TIRER VOTRE EPINGLE PAR NIVEAU FORT. Par fort niveau, vous avez de bonnes chances de rencontrer des saumons mordeurs. Mais, pour en profiter, il faut adapter matériel et action de pêche. L’estuaire de la SUIR est long de 50km et les effets de la marée se font sentir jusqu’à 2km en amont de la ville de Carrick on Suir. Chez Jean Loup Trautner, son parcours le plus aval est situé à 6km de la limite de la marée. De ce fait, un bon coup d’eau dans la rivière et des saumons frais, souvent encore porteurs de poux de mer, sont présents sur les pools en moins de 24 h ! Les poissons résidents profitent de la montée des eaux pour reprendre leur périple vers l’amont, ou se déplacent dans le pool. Frais montés ou résidents en mouvement, ces deux catégories de saumons sont potentiellement mordeuses. Un tube-fly, ou une grosse mouche sur hameçon simple ou double ont alors autant de chance de succès que n’importe quel devon, cuillère ou leurre moderne. Dés que le niveau monte, l’eau se trouble et se charge en particules arrachées sur le fond et contre les berges (débris d’herbiers et de feuilles principalement). Ce défilé incessant de particules, dont la taille varie de quelques millimètres à quelques centimètres, dérange les saumons et retarde leur progression vers l’amont. Mais surveillez attentivement la rivière et dès que les particules deviennent éparses, puis disparaissent, et que le lit de la rivière est enfin « nettoyé » les conditions deviennent idéales, même si l’eau vous paraît trop trouble (si vous apercevez vos pieds sous 20 cm d’eau, le saumon est capable de détecter votre mouche(tube) à plusieurs mètres, et pourrait bien s’en saisir !). Ce fort niveau de la SUIR peut durer de quelques heures à une, voire plusieurs journées. Pour ne pas louper ce créneau, vous devez tenir compte de 3 paramètres : – 1 Vitesse et force du courant, qui obligent à effectuer une lecture de la rivière, pour repérer une veine d’eau de quelques mètres de large, où « il ferait bon nager » sans subir le plus fort du courant. Cette zone propice est « la bande de touche », qu’il faudra prospecter au mieux. – 2 Turbidité de l’eau : plus ou moins trouble, l’aspect de l’eau impose le choix de la taille et des coloris de vos mouches (tubes). – 3 Température de l’eau : la montée du niveau s’accompagne d’une baisse plus ou moins importante de la température, à vous d’ajuster la taille de la mouche, et aussi son allure : profondeur et vitesse de dérive. Pour profiter de cet épisode d’eaux fortes, mettez en action le matériel adéquat. Votre moulinet, et votre canne habituelle (14 à 15 pieds) conviennent généralement. Seule une action trop parabolique de la canne peut être un handicap. Un modèle d’action « medium-fast » fait l’affaire. Une canne d’action de pointe trop marquée peut faciliter les lancers, mais s’avère trop dure lors du combat. La soie doit concentrer votre attention. Une « flottante », même équipée d’un tip ou polyleader plongeant, est balayée par le courant, et votre mouche (tube) traverse la bande de touche trop vite, et trop prés de la surface. Dans ces eaux rapides et puissantes les soies « shooting head scandi triple densité » offrent une bonne solution (*2). Ces « têtes de lancer » sont des fuseaux qui mesurent de 10, 40 m (en N° 7/8) à 12, 20 m (en N° 10/11). Leur poids va de 30 g (en N° 7/8) à 42 g (en N° 10/11). Pour comprendre le concept de « triple densité », prenons l’exemple d’une shooting « RIO SCANDI INTOUCH 3D » de type « H/I/S3 » (*1): la partie arrière (H = HOOVER) plonge à une vitesse de 2,5 cm par seconde ; la partie médiane (I = INTERMEDIAIRE) plonge à 5 cm par seconde ; et la pointe (S3 = PLONGEANT 3), coté bas de ligne, descend à 7,5 cm par seconde. Ce profil, de plus en plus fin et de plus en plus dense lorsqu’on va vers le bas de ligne, facilite le lancer. Il optimise le contrôle de la dérive, et la présentation de la mouche (tube). Sa longueur modeste permet de lancer, même lorsqu’on est obligé de rester collé à la berge, à cause du fort niveau. Avec un peu de pratique, vous pouvez réussir des posés discrets, nécessaires en début et fin de crue. Pour faire face aux fluctuations de niveaux, pouvant aller de moyen/fort à fort voire très fort, prévoyez au moins 2 types de shooting. Pour choisir référez vous au tableau ci dessous, qui donne quelques références de produits fiables.
Les VISION ACE ne sont pas « triple densité » mais à densité progressive de F à I, ou S1 à S3 etc. Leur comportement est semblable aux « triple densité ». * 1) F = Flottante H = Hoover, plonge de 2,5 cm par seconde. I = Intermédiaire, plonge de 0,5 cm à 2,5 cm par seconde ( inter. Lent, moyen ou rapide) S1 = Plongeant 1 plonge de 1 inches (pouce) par seconde : environ 2,5 cm / s S2 = Plongeant 2 plonge de 2 inches (pouces) par seconde : environ 5 cm / s S3 = Plongeant 3 plonge de 3 inches (pouces) par seconde : environ 7,5 cm / s
*2) Il existe d’autres solutions par fort niveau : shooting « skagit » ou soie « spey versitip »(avec tips plongeants de 15 pieds), mais les « scandi 3D » me semble offrir le meilleur ratio maniabilité-contrôle de dérive-discrétion.
Pour utiliser ces shooting, prévoyez soit une bobine supplémentaire de votre moulinet, soit un 2ème moulinet. Installez un backing de 100 à 150 m en 30 lbs, puis un « running line » qui permet de prolonger le lancer par un « shoot » plus ou moins long. Le running line est une sorte de soie parallèle fine : absence de mémoire et très bonne glisse. Il se termine par une grande boucle, qui permet de changer rapidement de shooting. Voici 2 références fiables : RIO « POWERFLEX MAX », diamètre 0,89 mm (bleu) et VISION « ACE CONTROL », 30 lbs. N’oubliez pas d’accorder vos shooting à la puissance de votre canne. Pour cela, l’idéal est d’étalonner la canne (à l’intersaison) en essayant divers grammages de shooting, soit auprès d’un confrère déjà équipé, soit à l’occasion d’un stage de lancer « spey cast ». D’un modèle de canne à l’autre, pour un même marquage de puissance, par exemple « 9/10 », la charge optimale peut être de 38 g pour l’une, et 42 g pour l’autre. Pour la première ce sera une shooting N° 9/10, et N° 10/11 pour l’autre. Le bas de ligne est court, pour obliger le tube (ou la mouche) à nager à la profondeur imposée par la soie. 1,20 m de nylon ou fluorocarbone 35/100 est un bon compromis. Pour ces eaux fortes, j’ai une préférence pour les tubes-flies « cone-head », montés sur tube plastique. Ils sont plus vivants que les tubes cuivre (ou laiton) et accrochent moins le fond en fin de dérive. Selon la turbidité de l’eau, sa température, et la force du courant, je joue sur 3 tailles, caractérisées par leur longueur totale, de la pointe du cône à l’extrémité de l’aile : 6 à 7 cm ; 5 cm et 4 cm. Je me limite à 4 ou 5 modèles (voir photos), déclinés chacun dans les 3 tailles. Les modèles présentés portent les noms de grands classiques. Ce ne sont pas d’exactes reproductions, ils en sont seulement inspirés. Les choix de modèles de tubes ou mouches restent très personnels, à chacun de se faire sa boîte...selon ses convictions. Je pense cependant que dans une eau très trouble, le noir, le jaune et l’orange restent les plus visibles. Pour adapter votre action de pêche, commencez par repérer les pools ou portions de pools pêchables. Pour cela, une visite rapide des parcours s’impose, tout en mettant quelques coups de ligne pour vérifier la « pêchabilité ». Pensez aussi que le coup d’eau arrive plus vite, et s’estompe plus tôt sur les secteurs amont. Cela vaut le coup de pêcher, même s’il n’y a qu’une bordure de 3 à 4 m de largeur à prospecter. Maintenant que vous savez où vous allez pêcher, vient le choix crucial de la soie. Par niveau moyen à moyen/fort, optez pour une « F/H/I » ou « F/H/S1 ». Par niveau fort voire très fort, il faut plus de densité pour pêcher plus profond et suffisamment lentement, malgré la puissance du courant. Utilisez alors une « H/I/S3 » ou « I/S1/S2 ». Mais ne restez pas enfermé dans ce schéma. Ce sont vos sensations, après avoir enchaîné quelques dérives, qui vous dictent comment ajuster le choix : si votre ligne est balayée par le courant, sans avoir le temps de plonger, passez à un shooting plus plongeant. Si, au contraire, la soie fait du « sur place », et se « tanke » au fond avant la bordure, revenez à un modèle plus « light ». Il faut moins de 5 mn pour changer de shooting… Alors, évitez de tomber dans la routine et ajustez en permanence. Par exemple, la tête du pool, rapide, demande peut être une « I/S1/S2 », alors que son « ventre », plus lent, exige une « F/H/I ». Pour le choix de la mouche(ou plutôt tube fly), vous devez tenir compte de l’état de la rivière 1) Turbidité de l’eau : Eau trouble à très trouble : coloris qui tranchent, soit dominante noire, soit jaune - orange - vert fluo (surtout par temps ensoleillé). Eau peu teintée : coloris de votre choix : plutôt clair et brillant par temps clair, plutôt sombre par temps couvert. 2) Vitesse du courant (liée à l’importance du niveau) : Plus l’eau est rapide, plus vous augmentez la taille de la mouche (tube). 3) Température de l’eau : Plus elle est basse, plus vous augmentez la taille de la mouche (tube). Pour illustrer :
– Par eau trouble, niveau fort et eau à 10 – 12°, par tempscouvert, je choisirais un tube « green butt » de 6 -7 cm. Si le soleil se montre, je passerais à un tube « façon G H » de même taille.
– Par niveau moyen/fort, et eau peu teintée à 12 – 14°, partemps ensoleillé, je ferais confiance à un tube « silver stoat’s tail » ou « cascade » de 4 cm.
Par temps couvert, un« green butt » de 5 cm.
Vous voilà prêt à effectuer votre premier lancer. Plus l’eau est trouble, rapide et froide, plus il faut pêcher profond et lentement. Pêcher peu profond et donner de la vitesse à votre tube (ou mouche) est parfois nécessaire en milieu et fond de pool. Pour cela, il suffit de lancer, tendu, avec un angle proche de 60°. Contraignez la dérive immédiatement après le posé. Pour pêcher profond et lentement, c’est plus compliqué : Lancez avec un angle proche de 80°, pas trop loin, pour éviter le balayage du fort courant. Dès le posé, redressez la soie pour la mettre le plus possible dans l’axe du courant. Pour cela effectuez un mending énergique et pointez la canne vers la berge opposée. Laissez ensuite la ligne plonger, en la laissant glisser de plusieurs mètres vers l’aval (cela suppose d’avoir gardé en main une réserve de running line). Bloquez ensuite la ligne, pour démarrer la dérive. Pas facile… mais efficace ! Par fort niveau, le saumon peut se tenir tout près de la berge, ou y accompagner votre tube-fly. C’est pourquoi vos dérives doivent s’achever avec la soie parallèle à la berge, à moins d’un mètre de celle ci. Comme le courant faiblit et que le fond remonte en bordure, n’attendez pas que votre ligne « s’endorme », pour relever la canne à 45° et commencer à stripper lentement. C’est la bonne manœuvre pour décider un poisson « suiveur » à attaquer, ou déclencher la touche de celui posté contre la berge. Le fait de tenir la canne à 45° lors du « strip » laisse assez de mou dans la ligne pour que le saumon prenne bien le tube avant votre ferrage. Pour réussir : à chaque lancer, visualisez votre « bande de touche ». Posez la ligne juste un peu plus loin. Faites en sorte que votre tube traverse toute cette bande de touche à la bonne profondeur, avec la bonne vitesse. Par niveau « normal », voire « bas », ne délaissez pas pour autant votre panoplie de shooting. En action de pêche, gardez toujours avec vous la bobine (ou moulinet), équipée du running line, et vos 2 ou 3 shooting. Cela pourrait bien vous sauver la mise, dans plusieurs types de circonstances. Par vent fort...pas rare en Irlande ! Une shooting F/H/I est plus efficace pour réussir des lancers « décents » qu’une soie classique, tout en restant suffisamment discrète (la surface est alors agitée par les rafales de vent). Sur les courants, et certaines têtes de pool, une shooting plongeante permet une prospection plus profonde et plus lente. Par niveau bas, alors que les poissons semblent « calés », avec votre shooting plongeante, vous pouvez aller leur chatouiller le museau… pourquoi pas avec une petite mouche. En variant ainsi la présentation, on s’offre le moyen de déclencher enfin une belle touche ! La Suir est belle et souvent généreuse! Et, de mai à fin septembre, les saumons sont présents sur nombre de pools. Pour ne rien regretter de votre séjour, prenez les moyens de vous adapter aux conditions imposées par la rivière...et pêchez dur, quel que soit le niveau ! JJ Chaumet.
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